Grichka Bogdanoff
Texte de Grichka Bogdanoff
Essentiellement ce qu’en relais de la parabole scientifique le geste de l’artiste fait étinceler dans la nuit de la matière. Un geste ici élevé à hauteur d’âme par HUSSON-DUMOUTIER, premier créateur d’un nouvel état de la beauté : l’art quantique.
Mais revenons un instant à ce qu’énonce le discours de la science. Dans le sillage de cet appareil, récemment déplacé par la mécanique quantique, s’est progressivement formée une nouvelle image du monde l’univers ne serait pas une chose matérielle mais une idée moins une grande machine qu’une vaste pensée.
Nous voici donc confrontés, pour la première fois, à une rupture principielle sur la surface de nos représentations. Car ce qui, dans l’ombre sans fond de cette faille, cherche à faire image, ce qui monte des profondeurs vers le bord de sens occupé par l’observateur, c’est le nouveau savoir étendu sur le monde.
Dématérialisé jusqu’à l’irreprésentable d’un espace non local où des éléments apparemment séparés sont en fait reliés, où le temps n’est plus fléché de la cause vers l’effet irréversiblement. Un monde enfin, où l’observateur et la chose observée ne font qu’un. Et c’est ce que nous redit, sur la face lumineuse de son art HUSSON-DUMOUTIER. Art co-essentiel avant tout, saisissable au croisement d’hallucinants réseaux : entre le son et la couleur, la musique et la lumière, la forme et le sens. De là, sans doute, cette translation au-dessus du bord énigmatique de la science, franchissable seulement par l’art.
Et au fil de cette phénoménale translation guidée par HUSSON-DUMOUTIER, le passage du planaire à la courbure, du Nombre à l’Unité, du cri polymorphe au grand silence de l’Être. Car avec HUSSON-DUMOUTIER, le géomètre quitte le point obscur de sa cécité et l’artiste la tache aveugle de sa solitude : l’un et l’autre se retrouvent ici peut-être pour la première fois, réunis dans le Beau, le Bien et le Vrai.
Regardez attentivement ces volutes d’ombre en forme de nuées mathématiques : elles gravent un langage au centre de l’informe, pointant notre doigt vers la définition que Saint-Thomas d’Aquin donnait de la matière : une quantité signée. Ici, rayonnée dans les trois grandes directions de nos sens s’élève une formidable quantité d’énergie artistique, généreuse et intelligible, lumineuse d’ordre et d’harmonie, enchaÎnant au-delà de l’histoire visible des signes vitaux jusqu’ici voilés.
Un art évolutionnaire enfin, signé HUSSON-DUMOUTIER qui, en inscrivant la naissance de l’art quantique, vient d’entrer dans l’un des premiers cercles de l’imaginaire.